Unity, mil neuf cent dix-huit
Texte de Kavin Kerr
Texte de Kavin Kerr
Une création du Théâtre PàP,
Présenté au Théâtre Espace Go.
NOUS SOMMES À UNITY, PETIT VILLAGE DE LA SASKATCHEWAN, EN 1918
Depuis quatre ans, le monde est en guerre. La plupart des hommes dans la force de l'âge sont au front, en Europe. Cependant, le reste de la population, qui suit le conflit comme il peut grâce aux nouvelles qu'il reçoit au compte-gouttes, peut se compter chanceux d'être épargné par les combats. Halifax est la seule ville canadienne à avoir été mise directement en contact avec l'horrible carnage causé par la Première Guerre mondiale. Dans la partie la plus étroite de son port, le 6 décembre de l'année précédente, deux navires transportant des explosifs et des munitions sont entrés en collision. L'explosion, que l'on dit avoir été la pire déflagration d'origine humaine avant l'invention de la bombe atomique, a rasé environ deux kilomètres carrés de la ville. Bilan : 2000 morts, 9000 blessés.
Mais avec le retour des troupes au pays, c'est un nouveau combat qui s'amorce : celui contre l'influenza (la grippe espagnole), en d'autres mots... la peste. Cette épidémie, qui s'attaque surtout aux jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans, atteindra la moitié de la population du globe et causera la mort de plus de 20 millions de personnes, dont 50 000 rien qu'au Canada. En quatre semaines, plus de gens mourront de la grippe, qu'en quatre années de conflit armé. Bien sûr, la propagation est encouragée par les nombreux déplacements de soldats affaiblis par les conditions inhumaines qu'imposent les champs de bataille, telles l'absence totale d'hygiène, la sous-alimentation, le manque de sommeil, les blessures physiques et psychologiques, etc.
Après avoir pleuré les vies perdues sur un autre continent, les Canadiens voient la mort entrer dans leur propre maison. La médecine de l'époque de découvre quasi impuissante devant cet ennemi invisible. Les médicaments ont un effet limité et les médecins deviennent rapidement débordés. Les fossoyeurs aussi, d'ailleurs. Certains journaux cessent de publier leur rubrique nécrologique, manquant d'espace en leurs pages pour en imprimer la totalité. Les gens s'accrochent à ce qu'ils peuvent pour espérer survivre. Le camphre, porté le plus souvent dans une pochette suspendue sur la poitrine, entre les vêtements, n'a malheureusement d'autre effet que d'inspirer, par l'odeur qui s'en dégage, une fausse sécurité.
Au dire de certains, des prières font quelques fois des miracles...
Nous sommes à l'époque où « l'idée que les femmes ont une disposition innée à prendre soin des autres est très répandue ». C'est donc chez celles-ci qu'on cherche des volontaires pour s'occuper des malades et de leur maison. Les femmes seront les grandes héroïnes de ce combat pour la survie.
« De nos jours, l'origine du fléau semble encore incertaine. Les chercheurs sont par contre unanimes à affirmer que l'épidémie n'a pas débuté en Espagne, même s'il était généralement bien admis, à l'époque, qu'elle avait commencé dans ce pays. [...] Il faut dire que la neutralité de l'Espagne était mal acceptée par les pays en guerre à ce moment. »
Vivre à tout prix. Quitte à survivre.
Quitte à perdre ses illusions, à les échanger pour quelques convictions.
Avec:
Gary Boudreault
Sophie Cadieux
Alexandre Frenette
Érika Gagnon
Josée Guindon
Steve Laplante
Jean-Sébastien Lavoie
Evelyne Rompré
Karine Saint-Arnaud
Jennie-Anne Walker
Texte:
Kevin Kerr
Mise en scène:
Claude Poissant
Traduction:
Paul Lefebvre
Assistance à la mise en scène et régie:
Jean Gaudreau
Scénographie:
Simon Guilbault,
Assisté de :
Anne-Séguin Poirier
Éclairages:
Martin Labrecque
Costumes:
Marc Senécal,
Assisté de:
Sylvie Martel
Accessoires:
Philippe Pointard,
Assisté de:
Michael Slack
Conception sonore:
Te tairas-tu ?
Musique:
Yves Morin
Mouvement:
Suzanne Trépanier
Maquillages:
Angelo Barsetti
Graphisme:
Shrü (Christian de Massy)
Relations de presse:
Hugo Couturier
Photographe:
Yanick MacDonald
Direction technique:
Jean-François Landry
Direction de production:
Pierre Charbel Massoud