Passer la nuit

Texte de Claude Poissant

Création du Théâtre PàP et du Théâtre de la Rallonge,
Présenté au Théâtre Denise-Pelletier.

U bar. Ou plutôt le fantasme d'un bar, tel que l'inventent soir après soir, par dérision ou par désabusement, six personnages désaccordés qui n'ont pour identité que leur prénom. Dans ce huit clos où seul existe le présent dans lequel on piétine, et où l'on danse, nul n'échappe au vertige du mensonge - à soi et aux autres - et à la dictature du look.

Portrait acide et fragmenté d'une génération en panne. Passer la nuit, par son écriture syncopée, plonge au coeur du malaise ontologique actuel en Amérique et donne à voir, sous un angle inédit, le Québec des « années floues ».

« Pantoute
Loulou a l'existe
Pis j'ai regardé le plafond
I était haut
I était loin
Je voulais qu'i tombe
Ça me fait mal
Pis ça me fait rien
Pis ça dépend
Je passe toutes les solutions
Jusqu'à me dire que si je couchais avec lui
Au moins le triangle serait isocèle
Mais c'pas vrai tout ça
J'ai pas le goût de me faire accroire
Que c't au cout'
Si ça l'es pas
Me suis trompée
Je trouve ça ben correct ceux qui vivent ça
Avec détachement
Sans engagement émotif
Mais pas moi
Pus là
J'su' pas capable
J'aime pas le chiffre 3
Fa' que je m'efface »