Du 27 mars au 21 avril 2007

Je voudrais me déposer la tête

Je voudrais me déposer la tête

Texte de Jonathan Harnois

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Créé le 27 mars 2007 au Théâtre Espace GO

Mythes associés au suicide

Le suicide se fait sur un coup de tête
Le suicide suit un processus pouvant s'échelonner de quelques semaines à quelques mois. Chez les adolescents et les personnes impulsives, le processus peut se dérouler en quelques jours, voire même quelques heures.

Il y a plus de suicides chez les personnes pauvres
Le suicide se produit dans toutes les classes de la société. Le suicide est relié à une incapacité à faire face à ses souffrances et de résoudre ses problèmes. Toute personne peut, un jour, suivant une ou des pertes significatives, se retrouver devant cette incapacité.

Lorsqu'il y a un suicide dans une famille, les membres de cette famille sont plus à risque de se suicider
Le suicide n'est pas héréditaire. C'est un modèle de résolution de problème qui peut se transmettre par apprentissage. Cependant, il n'existe pas de relation mécanique entre le suicide dans une famille et le risque des autres membres à se suicider.

Quand une personne ne va pas bien et que soudainement, elle va beaucoup mieux, ça veut dire que ses problèmes sont résolus
À certains moments, lorsque la personne a décidé de son plan répondant aux questions : Où? Quand? Comment?, elle peut paraître mieux. Elle se sent soulagée d'avoir pris sa décision. La personne a-t-elle reçu de l'aide? Sa situation a-t-elle changé? Il faut vérifier nos doutes.

On peut toujours empêcher le suicide
En tout dernier lieu, le suicide est la décision de la personne elle-même. Nous ne sommes pas de «sauveurs», mais nous avons la responsabilité de lui offrir une alternative et d'assurer sa sécurité.

Parler du suicide, ça peut donner l'idée de le faire
Il faut parler directement du suicide avec la personne qui souffre, car elle a besoin d'exprimer sa souffrance. C'est en utilisant les vrais mots que nous aurons les vraies réponses.

Une personne qui veut se suicider veut absolument mourir
Elle ne veut pas mourir, mais faire cesser sa souffrance. Ce n'est pas elle-même qu'elle veut tuer, mais la souffrance que l'habite.

Quand quelqu'un nous parle de suicide et nous demande de garder le secret, on doit respecter sa demande
On ne doit jamais promettre le secret face à une menace suicidaire, mais on peut promettre la discrétion. Le secret peut être lourd de conséquence, autant pour la personne en difficulté que pour celle qui reçoit la demande.

Une personne qui pense au suicide y pensera toute sa vie
Pour la majorité des personnes qui connaissent un épisode de crise suicidaire, il s'agit d'une réalité ponctuelle, circonstancielle. Il suit une accumulation de pertes significatives pour la personne, ce qui s'inscrit donc dans le temps.

Ceux qui se suicident sont lâches ou courageux
Une personne suicidaire n'est ni lâche ni courageuse, mais souffrante. Elle est temporairement dans un état d'esprit qui ne lui permet pas d'entrevoir une autre solution.

« Je ne regarde pas dehors. Je ne veux pas je ne peux pas. Pas une seule fois, même du coin de l'oeil, non. Je suis dans ma fourrure de torpeur. La vraie torpeur, la blindée, celle qui arrive par le sang et qui envahit les entrailles, comme une maladie. La somnolence et un peu la mort. Parce qu'ici, on ne sait pas être et dès l'enfance on apprend à s'oublier. »

Je voudrais me déposer la tête m'a permis de découvrir qu'en réalité on n'a pas peur de la mort; on a peur de la vie.

Dominique Chartrand

Avec:
Christian Baril
Annick Bergeron
Sylvie De Morais-Nogueira
Étienne Pilon
François-Simon T. Poirier

Texte:
Jonathan Harnois

Mise en scène:
Claude Poissant

Assistance à la mise en scène et régie:
Karine Lapierre

Scénographie:
Romain Fabre

Éclairages:
Erwann Bernard

Costumes:
Caroline Poirier

Accessoires:
Jasmine Catudal

Musique originale:
Nicolas Basque

Mouvement:
Caroline Laurin-Beaucage

Maquillages et coiffures:
Angelo Barsetti

Concepteur vidéaste:
Stefan Miljevic

Graphisme:
Lino

Relations de pression:
Hugo Couturier

Photographe:
Dominique Chartrand

Direction technique:
Patrick Belzile

Direction de production:
Catherine La Frenière

Régie de plateau:
Marc-André Roy

Stagiaire à la mise en scène:
Vincent-Guillaume Otis

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