Assistance à la mise en scène et régie Catherine La Frenière ♦ Décor Pierre-Étienne Locas ♦ Costumes Julie Breton ♦ Éclairages Alexandre Pilon-Guay ♦ Conception sonore Larsen Lupin ♦ Direction de production Marie-Hélène Dufort
Tout ce qui me reste c’est le sexe, ou l’amour. On fait jamais vraiment la différence. Au fond, je sais pas ce qui me reste. C’est pour ça que le vice vient avec l’âge.
-Bruno
Alors qu’il se trouvait à Manhattan avec une délégation d’artistes pour l’évènement Québec–New-York 2001, Claude a capté les décombres de la tragédie du World Trade Center, à l’aube, le 12 septembre. Sa série photographique intitulée « Le déclin » aura fait le tour de monde et se sera arrêtée dans les plus grands musées. C’est toute sa génération qui se reconnait dans la lumière étrange de ces épreuves en clair-obscur.
Printemps 2017, les amis de Claude, des universitaires de haut niveau, des professeurs et des artistes, vont se réunir autour d’un repas bien arrosé, dans un chalet de la campagne estrienne, aux abords de « l’Empire ». Tandis que les hommes préparent le souper, les femmes s’exercent au yoga et relaxent dans des bains scandinaves. Les deux sexes se délient la langue sur leurs envies de chairs et d’élévations, mettant à l’épreuve leurs propres codes moraux. Ils se retrouveront en face à face à l’heure du repas, dans une sorte de jeu cruel de petites vérités et de grands mensonges.
Trente ans après la fulgurante apparition de l’œuvre de Denys Arcand sur les écrans, le Théâtre PÀP l’investit d’une écriture scénique et dramaturgique. Alain Farah, écrivain et professeur à l’Université McGill, fait le saut dans l’écriture dramatique, accompagné par Patrice Dubois, le directeur artistique de la compagnie. Ensemble, ils adaptent la partition originale. Les quarantenaires d’aujourd’hui, loin de constituer la même élite qu’autrefois, seront appelés à la barre pour témoigner de la déliquescence de leur propre monde.
Après quelques années à étudier l’histoire et les lettres à l’Université de Montréal, Denys Arcand débute sa carrière de cinéaste et de scénariste à l’Office national du film du Canada (ONF) à l’âge de 21 ans. Plusieurs de ses documentaires y sont créés, notamment La route de l’Ouest, On est au coton, Québec : Duplessis et après. En parallèle, Denys Arcand se concentre sur ses œuvres de fiction, dont La maudite galette et Réjeanne Padovani. C’est Le déclin de l’empire américain, créé en 1986, qui donne la gloire au cinéaste, l’emmenant jusqu’aux États-Unis pour la cérémonie des Oscars où son film est en nomination. Dix-sept ans plus tard, en 2003, Denys Arcand met la main sur la statuette alors que la suite de de ce film, Les invasions barbares, remporte l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Toujours inspiré par des réflexions d’ordre sociologiques et historiques, Denys Arcand poursuit encore son travail de cinéaste depuis plus de 40 ans, mêlant grands succès (Le déclin de l’empire américain, Réjeanne Padovani, Jésus de Montréal) et durs échecs (Gina, Stardom), façonnant ainsi un parcours à la fois imparfait et admirable.
Alain Farah est né à Montréal en 1979 de parents libanais d’Égypte. En 2004, il publie Quelque chose se détache du port au Quartanier, pour lequel il reçoit une nomination au Prix Émile-Nelligan. Suit ensuite en 2008 son roman Matamore no 29, toujours au Quartanier, salué en France où il paraît aux éditions de Léo Scheer. En 2009, il obtient un poste de professeur à l’Université McGill où il enseigne la création littéraire et la littérature française contemporaine. Il tient une chronique, depuis 2011, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit! diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Son plus récent roman Pourquoi Bologne, publié en 2013 au Quartanier, un texte teinté de morts et de blessures, est finaliste au Grand Prix du livre de Montréal et au Prix du Gouverneur Général.
Artiste pluriel, Patrice Dubois embrasse plusieurs facettes du métier. Comédien, metteur en scène, auteur et directeur artistique, il provoque des rencontres entre des collaborateurs provenant de disciplines et d’influences diverses, enrichissant ainsi le parcours des créations auxquelles il se greffe. Naissent dans cette foulée Everybody’s Welles pour tous et Les frères Laforêt. Par divers dédales, ces deux spectacles le conduisent à mettre sur pied un vaste chantier sur les pièces historiques de Shakespeare intitulé Five Kings – L’Histoire de notre chute.
Il entre au Théâtre PÀP en 2008 et bâtit six saisons avec son codirecteur, Claude Poissant. En 2014, il prend seul les rênes de la direction artistique. Aux côtés de Catherine La Frenière à la codirection générale, il y mène des projets dans leur entièreté, soutient le développement d’un théâtre à texte, de la recherche à la production jusqu’à la diffusion nationale et internationale.
Autour du noyau que constitue sa pratique théâtrale, il tient des rôles dans des téléséries et il participe au doublage de plusieurs longs métrages. Camion, le film de Rafaël Ouellet, lui offrait une place de choix au grand écran en 2012.